Pourquoi exprimer nos émotions ?

Beaucoup d'entre nous ont appris à éviter les émotions, à s'en méfier, à ne pas les vivre, à les cacher. Ils sont au final démunis lorsqu'elles se présentent et s'imposent à eux, avec toute leur vigueur. Ils risquent alors de se laisser déborder, comme l'eau accumulée peut finir par faire céder un barrage. On parle alors de décharge émotionnelle : l'expression se fait sur un mode brutal, incontrôlé, violent. Les paroles blessantes, les injures, les coups peuvent alors être de la partie.

 

D'un autre côté, il se peut que le barrage résiste. Ces personnes ont appris à contenir leurs émotions, à les intérioriser. On parle d'inhibition des émotions, tant il est vrai que le système nerveux autonome est quand même activé. Seules les manifestations sont contenues. Mais l'énergie des émotions, faite pour sortir, se retourne alors contre sa source : elle fait du mal à l'organisme.

 

Conséquences de l'inhibition :

L'énergie des émotions est biologique. Il s'agit de corps gras qui sont libérés dans le sang. Or si ces graisses ne sont pas brûlées par un effort physique, tel que le mécanisme le prévoit, elles peuvent se déposer sur les parois des vaisseaux sanguins et accentuer les troubles cardio-vasculaires.

D'autre part, ce sont des hormones telles que l'adrénaline ou le cortisol qui diffusent l'information d'activation dans l'organisme. Or, ces hormones ont tendance à contrarier le bon fonctionnement du système immunitaire.

Il apparaît donc que l'inhibition des émotions accroît à plus ou moins long terme les risques pour la santé.

 

Entre la décharge et l'inhibition, le juste milieu consiste en l'expression maîtrisée de l'émotion, c'est-à-dire médiatisée par le langage.

 

Désagréable ne veut pas dire négatif !

Les émotions s'accompagnent d'un état subjectif vécu comme agréable ou désagréable. Il s'agit de la valence émotionnelle.

Il est par contre erroné d'utiliser les qualificatifs de positif ou négatif pour désigner les émotions. Agréable n'est pas forcément synonyme de positif, pas plus qu'une émotion désagréable comme la tristesse n'est négative en soi.

Juger une émotion n'est pas équivalent d'en ressentir la tonalité.

 

 

Extrait de l'excellent petit livre d'Yves-Alexandre Thalmann "Le Décodeur des émotions" publié aux éditions First.

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